vendredi 12 septembre 2014

la garce s'esbigne

La Garce est une vilaine ! Elle a laissé tomber complètement Kelly...
Mais voilà, les vacances, la rentrée qui s'annonce sans crier gare (enfin elle a crié mais je ne l'ai pas entendue...) et la Garce est avalée par le maelström du quotidien...
J'ai même ignoré les appels du pied de Zigmund et Stella No qui m'ont envoyé des textes, à qui je n'ai pas répondu (non mais quelle garce !) et qui de rage les ont publié sur leur blog (mais si ! tu as cliqué sur les liens ?).
Il y a aussi Sébastien dont je viens de publier la dernière vacherie.

Merci en tout cas à tous ceux qui ont bien voulu participer à cette méchante aventure estivale !

Et rendez-vous l'été prochain avec une nouvelle idée !



atavisme


Ma fille, Virginie, a commencé à dire « mama » peu après ses dix mois. Garce était tellement contente ! Je m’attendais tout naturellement à ce que le deuxième mot soit « papa » mais quelques semaines après, elle a dit « coco » comme Nicolas, son grand frère, et puis « wou wou », comme le chien. Virginie a 21 ans. Elle peut dire « épistolaire » ou « duodénum » mais ne dit papa que quand elle va chez le dentiste. Et quand je le signale à ma femme, parce que je trouve ça drôle, elle me dit d’en tirer mes propres conclusions. Qu’est-ce qu’elle veut dire par là ? Ma fille a une excellente dentition ! Je devrais peut-être lui prendre un rdv chez un logopède*. 

Une vacherie de Sébastien Martini


* L'orthophoniste (ortho : « correct », phonè : « voix ») en France ou au Canada, est aussi appelé logopède (logos : « parole », paideia : « éducation ») en Belgique ou logopédiste en Suisse. (source Wikipédia) (je te le dis parce que moi je ne le savais pas et j'ai dû chercher).
À ne pas confondre avec le lagopède...

vendredi 15 août 2014

Garce Kelly se marie


Le célibat de Garce Kelly est mort. 
Son nouveau mari est appelé S.A. Rainier
S.A. Rainier ? S.A. Rainier ?
Pourquoi pas est-ce libellule ou papillon ?

Parce qu’elle leur a brûlé les ailes

Comme elle va lui scier les pattes.


c'est encore Joe Krapov !
(mais la photo n'est pas de lui c'coup-ci)

mercredi 13 août 2014

au concert

Garce Kelly et gentil mari vont au concert, écouter les suites pour violoncelle seul de Bach. Gentil mari adore ! Garce ne déteste pas mais préfère les garçons bouchers. Garce, qui n'en rate pas une, remarque que gentil mari a oublié d'éteindre son téléphone. Elle attend que le premier morceau commence, que la salle soit bien concentrée, que les perles dorée du violoncelle glissent dans le silence recueilli, puis elle se penche en faisant mine de chercher un mouchoir dans son sac et compose le numéro de gentil mari.


ça aussi c'est une belle vacherie ! par madame de Keravel cette fois

lundi 11 août 2014

Garce Kelly iconoclaste

Dans le parc mauresque d’Arcachon
Garce Kelly n’aime pas l’art cochon :

À ce brave Lawrence d’Arabie
(En fait c’est Héraclès que m’dit
Ma précieuse encyclopédie)
Qui exhibait sa charcuterie,
Saucisse et tout ce qui s’ensuit,
D’un coup de massue dans la nuit
Elle a bousillé le zizi.

Vitupéré et photographié par Joe Krapov

samedi 9 août 2014

Demain, dès l'aube...

Garce Kelly est une femme raffinée, élégante, froide, frigide et hautaine. Elle ne sort qu'en Chanel et en talons aiguilles. Le soir, elle dort nue juste auréolée d'un nuage de Prada. Son chien ronfle à ses pieds et occupe toute la place, tandis que Georges, acagnardé au fond de son fauteuil, le cigare au lèvres, s'absorbe dans des pensées impures où il voit défiler de jeunes beautés impubères qui, en des pauses lascives, lui lancent des regards enamourés. C'est décidé, demain, dès l'aube, il expédiera la femme et le chien ad patres, il les a assez vus, il la connaît par coeur et sait qu'elle ne se séparera jamais de cet affreux molosse baveux aux yeux jaunes ensevelis sous une marée de plis. Georges presse le précieux breuvage contre son coeur et un sourire discrètement radieux vient illuminer son vieux visage ordinairement sévère, creusé et buriné par la fuite du temps qui coule.

Il sent qu'il va enfin passer de bonnes nuits.

Vacherie concoctée par Cloclo

jeudi 7 août 2014

Le mari de la boulangère

Décidement, ce n'était pas le jour. Fallait pas l'emmerder, la boulangère. Déjà que son imbécile de mari avait oublié de se lever ce matin parce qu'il avait un peu trop abusé hier midi avec les autres commerçants de la rue, à préparer la fête des moissons, ça s'était fini au troquet, et de tournée générale en coup particulier, le boulanger avait laissé les mitrons se débrouiller de la préparation de la fournée, et ça n'était pas reluisant ce matin… Alors si en plus, la boulangère devait sourire à tous ses clients, (et surtout à certains qui ne manquaient pas d'admirer ses belles miches ostensiblement), alors ça lui figeait le sourire en rictus menaçant à la boulangère… et dans ces moments là, elle avait envie d'envoyer tout le monde aller chercher ailleurs si elle y était.
Le pompon, ce fut Edmée Deleuil. La vieille garce avait envie de se payer une religieuse. Et ce matin, comme par hasard (et à cause des libations du boulanger) il n'y en avait pas. Et c'est que l'Edmée, quand elle avait envie d'un truc gourmand, elle insistait lourdement, jusqu'à ce qu'elle l'obtienne, quitte à réveiller le boulanger pendant sa sieste pour qu'il lui fasse le dit gâteau… mais la boulangère ne l'entendait pas de cette oreille, ce matin. Elle essaya d'être aimable dans un premier temps, puis le ton monta, passa au menaçant, aux noms d'oiseaux, et se termina en pugilat entre les deux mégères. Les gâteaux fusèrent de toutes parts, et la boulangerie patisserie se fut trouvée repeinte en trois coups de cuillères au chocolat, café, et autres pralinés, crèmes au beurre et patissières. Les clients présents furent bons pour retourner sous la douche, et accessoirement au pressing. La maréchaussée fut appelée en renfort, et les deux femmes se retrouvèrent au poste, tandis que le boulanger, qui n'avait rien compris de ce qui se passait, se demandait bien pourquoi sa femme se retrouvait en cellule de dégrisement à sa place, alors que c'était lui qui avait bu…
Mais finalement, il se dit qu'il irait bien boire un coup, puisque sa femme ne pouvait pas l'en empêcher. Il décida donc qu'il allait divorcer, que depuis près de 20 ans qu'elle l'emmerdait tous les jours avec un emploi du temps qui lui allait de moins en moins, il en avait sa claque, et il allait partir au loin, dans les îles, pour profiter du fruit de son dur labeur.
La boulangère et Edmée Ledeuil, réunies dans une solidarité toute féminine envers les hommes qui-sont-tous-des-salauds eurent tout le loisir de se rendre ensemble au centre commercial voisin, pour y déguster les gateaux industriels de la caféteria, en fustigeant la gent masculine et sa faiblesse.
Ce fut ce moment que choisit un jeune kamikaze pour faire se faire sauter dans un attentat suicide terroriste. Les deux femmes moururent religieusement en train de déguster leur pâtisserie.
Morale de l'histoire : la gourmandise est un vilain défaut. La méchanceté aussi. Mais qu'est ce que ça fait du bien, l'un comme l'autre !
Vilenie commise par Melusiane

vendredi 1 août 2014

image d'Epinal

Garce Kelly n'aime rien ni personne mais elle adore les images d'Epinal dans lesquelles il faut retrouver une autre image incrustée, style "un gros cornichon est caché dans l'image, saurez-vous le retrouver ?".
Dans celle-ci, qu'elle a ramenée de ses dernières vacances, il s'agit de retrouver une baleine. Fastoche, non ?


Vacherie écrite et photographiée par Joe Krapov

mercredi 30 juillet 2014

Dura lex, sed lex


Garce Kelly bondit de la voiture de patrouille avec grâce et légèreté. Un uniforme bleu met toutes ses formes en valeur, à défaut de mettre en avant son esprit. Son visage est aussi fardé qu’une morue enfarinée, et ses cheveux d’un jaune douteux évoquent une serpillière qui aurait essuyé une matière suspecte à la surface d’une vespasienne.

Mais Garce se sent belle et mince. La graisse qu’elle s’évertue à combattre, elle a l’heur de ne la retrouver nulle part, ni dans ses cuisses, ni dans sa cervelle. À propos de cervelle, il faut rappeler qu’à l’orée de son adolescence, la pauvre femme fut victime d’une descente d’organe. Son cerveau, un jour, tomba sur le trottoir. Hélas, elle marcha dedans du pied droit. Depuis ce drame, la malédiction la poursuit. C’est la raison pour laquelle elle se retrouve dans la police, à l’heure actuelle.

Mais Garce se sent forte et féministe. Symboliquement, elle veut écraser de l’homme aujourd’hui, broyer des testicules, annihiler de la testostérone. Et si, par la même occasion, elle peut obtenir des dommages et intérêts pour s’acheter les dernières bottines à la mode (son traitement n’étant pas assez élevé à son goût), elle n’aurait pas perdu sa journée. Il suffit de pousser à bout l’automobiliste qu’elle vient d’arrêter pour lui faire commettre un outrage. Elle connaît bien la technique.

Elle se dirige vers la voiture en tortillant du postérieur à tel point que le plus robuste des marins en aurait éprouvé un mal de mer carabiné.

Le pâle quinquagénaire, derrière son volant, s’époumone autant qu’il le peut pour prouver son innocence. Il est passé au feu orange avec sa voiture, il en mettrait sa main à couper ! Garce lui soutient qu’il est passé au rouge, elle le jure sur son soutien-gorge et le Code de la route. L’homme lutte avec acharnement, tout en respectant les convenances. Mais travaillé au corps une demi-heure, durant laquelle Garce débite l’antienne de la police : « la loi, c’est la loi » ad libitum, il devait trébucher à un moment ou un autre. Il perd patience une poignée de secondes, le temps d’émettre un doute, en soupirant, sur les capacités oculaires de l’agent.

Le motif de l’outrage était enfin trouvé. Vouer à la sodomie un policier est fort préjudiciable.

Le jour de l’audience, l’avocat de Garce la défend d’une manière admirable. Il souligne combien l’offense de l’automobiliste bafoue l’honneur de la fonctionnaire. À cette occasion, elle joue si bien les pleureuses qu’elle peut se targuer d’enseigner l’art des sécrétions lacrymales à l’école des fontaines Wallace. Le conducteur, irréprochable jusqu’alors, est reconnu coupable de tout avec circonstances aggravantes. Il doit payer, au centuple.

Quelques jours plus tard, alors qu’elle sort du commissariat après une dure journée de labeur, on aperçoit Garce s’en retourner chez elle tout en chaloupant du derrière avec entrain, faisant fièrement résonner le talon de ses nouvelles bottines, gagnées à la sueur de son front.
 
vilenie commise par Alan

lundi 28 juillet 2014

Jolie Môme

Je voulais ici témoigner de la première expérience professionnelle de Garce Kelly, à l’aube de ses 17 ans. Elle était à cette époque, mon esthéticienne préférée à l’institut « Jolie Môme »…
Dans cet antre réputé de la beauté artificielle et superficielle, les petites esthéticiennes débutantes se faisaient laminer par la « Mère Nicolas », comme elles l’appelaient entre elles. Patronne irascible, à la méchanceté féroce et gratuite envers ses jeunes employées tremblantes.
La jeune Garce comprit vite à qui elle avait affaire et décida d’en tirer le meilleur profit. N’était-elle pas ici aux premières loges, à l’école de la méchanceté et du cynisme ?
Alors, après avoir enfilé sa petite blouse rose bonbon, ourlé ses délicates lèvres enfantines de « rose polaire n°62 », elle vaquait à ses obligations (épilations, soins visage, manucures, etc …) avec application. La « Mère Nicolas » s’attacha à cette jeune fille gracieuse, souriante et disponible, au caractère souple. « Et intelligente avec ça ! » disait-elle en évoquant la petite Garce et en avalant ses sempiternelles gélules d’Extra-Levure (Madame Nicolas souffrait d’un transit capricieux…).
La jeune Garce, durant ses deux années d’apprentissage endura nombreux coups bas et vexations en serrant les dents, mais un vilain jour d’octobre, la coupe fut pleine.
Au moment où elle s’empara des pilules anxiolytiques, chapardées à sa vieille voisine du dessus, (pour calmer ses bouffées de rage), Garce eut un éclair de génie : « Pourquoi m’empoisonner avec ces saloperies ? »… Alors, à l’aide d’un pilon de marbre, elle écrasa consciencieusement et rageusement les petits cachets blancs. La poudre obtenue fut substituée soigneusement à celle contenue dans des gélules « d’Extra-Levure », celles-là mêmes que gobait chaque matin à l’institut, la Mère Nicolas …
Après avoir échangé discrètement les flacons, Garce put constater, les jours qui suivirent, l’efficacité de ces petits cachetons…
La Mère Nicolas se transforma en douce brebis. Il ne lui manquait que quelques fleurs dans les cheveux pour la jouer, façon Woodstock, « peace and love », auprès de ses petites employées dubitatives.
Hélas, par une fin d’après-midi sombre et froide de novembre, et ce afin de se prémunir contre une épidémie de gastroentérite galopante, Madame Nicolas « dépassa la dose prescrite » d’Extra-Levure. Elle avala six gélules précipitamment, en sortant de la cabine d’U.V., où elle venait d’installer Madame Pételle.
« Occupez-vous d’elle, ma petite Garce et vous fermerez l’institut ce soir, moi, je rentre, je suis épuisée et j’ai de la route ! » furent ses derniers mots à l’intention de Garce.
Deux heures plus tard, tandis que Garce s’apprêtait à fermer l’institut de beauté, un appel téléphonique lui apprit que le petit coupé cabriolet rouge de Madame Nicolas s’était encastré dans un platane, la tuant sur le coup, sur la route sombre et froide de novembre qui la ramenait chez elle.
Un frisson, sombre et froid lui aussi, parcouru alors furtivement la colonne vertébrale de Garce et même si le gendarme au téléphone parlait sans équivoque d'un tragique mais banal accident de la circulation, la jeune Garce se dépêcha de faire disparaitre le flacon d’Extra-Levure qui trainait dans le tiroir-caisse…
Puis, elle enleva sa petite blouse rose bonbon, la roula en boule dans son sac… et décida de changer d’orientation professionnelle.
méchamment écrit par Véronica

jeudi 24 juillet 2014

L’inauguration de l’Orphelinat


Le gotha de la ville l’attendait. Le maire ceint de son écharpe tricolore, les adjoints dans leurs plus beaux costumes, le procureur en habit noir, le proviseur avec sa fameuse cravate rose, les commerçants endimanchés, le docteur sombre et sérieux comme à son habitude, et tout ce que la petite sous-préfecture comptait de notables.
Pour l’occasion la façade, les fenêtres, la porte d’entrée, avaient été décorées de guirlandes fleuries multicolores. C’est le directeur de l’institution en personne, un homme bedonnant aux cheveux gris, qui l’avait accueillie. Avec force amabilités et déluge de compliments pour la jolie princesse.
« Altesse Sérénissime mon cul » songeait Rosse de la Vérole. « Tu es comme les autres, satisfait de recevoir une tonne de fric de mon cornard de mari pour ton foutu orphelinat. »
Elle avait visité l’établissement au pas de charge, écoutant d’une oreille distraite les explications pontifiantes de son directeur. La petite blondinette qu’on lui avait collée d’office dans les bras, elle l’avait pincée. Discrètement mais fermement, en tournant pour que ça lui fasse plus mal. L’enfant s’était mise à brailler. Elle l’avait refilée à la première puéricultrice qui passait par là en lui disant : « Débarrassez-moi ! Ça morve. »
À la fin de la visite elle avait émis le désir de s’entretenir en tête à tête avec le directeur. Manière d’évoquer l’avenir de l’orphelinat. Rouge de confusion l’homme s’était empressé de lui faire les honneurs de son bureau. Une fois la porte refermée, Rosse s’était assise sur le bord du bureau, avait retroussé sa robe de soie jusqu’aux hanches et fait tomber sa fine culotte sur la moquette grise. Tout en écartant les cuisses elle avait regardé le bonhomme droit dans les yeux : « Allez gros lard, fais-toi plaisir, cadeau de la Principauté ! »
Le bonhomme était devenu écarlate. Quand une princesse ordonne on obtempère. D’une main tremblante il avait dénoué sa ceinture et bientôt son pantalon était à ses chevilles. Il ahanait, soufflait, transpirait à grosses gouttes. En deux minutes l’affaire était réglée.
En vérité se faire tirer par ce peine à jouir ne fut pas pour Rosse une partie de plaisir. Ce qui l’amusait, c’était d’imaginer son mari, son Altesse Sérénissime himself, fou de rage en apprenant qu’elle l’avait trompé avec ce gros poussif à la sueur aigre et à l’haleine de poireau. Accessoirement elle trouvait rigolo la tonne d’emmerdements que n’allait pas manquer de rencontrer ce vicelard de directeur quand himself saurait…
Quand on s’appelle Rosse de la Vérole, que son quotidien est bouffé par les mondanités, de petits riens suffisent à se distraire.
 
méchamment écrit par Pierre Mangin

mercredi 23 juillet 2014

Malencontreusement vôtre

Garce Kelly commençait à en avoir vraiment ras le bol des bruits de canne de la vieille du dessus. Ces toc toc incessants sur le plancher, ça faisait des lustres qu'ils lui entravaient la pensée, qu'ils lui gâchaient la tartine beurrée de son petit déj et ses relectures des miss Marple lors des séances sur le trône ; bref, qu'ils lui pourrissaient la vie. Il fallait passer à l'action là, avant de finir par complètement péter les plombs. La prochaine fois qu'elle la croiserait dans l'escalier, elle allait se prendre le pied dans la canne de la vieille, comme ça, sans le faire exprès... C'est que des escaliers en colimaçon, c'est étroit hein, on a pas toujours la place de passer à deux... Et puis c'est qu'une vieille hein... Comment ça c'est un meurtre ? Au contraire, pour quelques secondes avant de faire la culbute finale, elle allait lui rendre sa jeunesse et la remettre sur ses deux jambes, oh eh, vous n'avez qu'à demander au Sphinx hein, le truc des quatre pattes le matin etc... Au fond, elle avait un vrai coeur de bienfaitrice de l'humanité elle, Garce Kelly. Le tout c'était de ne pas rater son coup, et que la vieille s'en tire avec un séjour prolongé à l'hosto ; en la poussant un petit peu pour lui donner de l'élan peut-être... Elle allait peaufiner son projet pour être sûre que ce trébuchement malheureux les enverrait bien, elle et sa canne, bouffer les pissenlits par la racine.
Méchamment écrit par Marie V.


mardi 22 juillet 2014

Une erreur dans le PV

Le lundi, quand je suis retournée travailler, Madame Kelly m’a traité de pouffiasse-qui-doit-forcément-aimer-le-vélo-sans-selle, tout ça parce que sa soupe était un peu tiède. J’ai demandé aux autres aides-soignantes quel était son pronostic, parce que je n’étais pas sûre de pouvoir tenir longtemps avec celle-là. Nadine a dit qu’elle souffrait d’un cancer généralisé et que le médecin-chef lui donnait deux semaines à deux mois, mais Ariane a répliqué qu’elle trouvait la formulation incorrecte. « Madame Kelly est tellement plus imbuvable que sa soupe que la cohabitation doit forcément être plus difficile pour son cancer que pour elle. Nous devrions donc dire : Le cancer de la 209 souffre d’un Kelly. Il pourrait être libéré de ses tourments d’ici deux mois, deux semaines s’il a de la chance. J’ai pouffé et même Nadine a souri. « Il faudrait peut-être corriger le PV de la dernière réunion d’équipe. »
méchamment écrit par Sébastien Martini


lundi 21 juillet 2014

interlude

Un petit intermède musical avant la reprise des hostilité.
J'aime cette chanteuse, et j'aime cette méchante chanson !

(clique sur l'image pour démarrer la vidéo)

http://youtu.be/HWdN_2PIHg4

Malgré la consonnance, mademoiselle K et madame de K n'ont rien en commun, si ce n'est ce petit air rock n'roll...

dimanche 20 juillet 2014

Cinéma

Écrase-moi, lamine-moi, pile-moi, broie-moi, brise-moi ! qu’elle gémit, la garce. Il faut dire qu’il fait ses cent vingt kilos. Un obèse, un tas de graisse, des poignées d’amour à la pelle, un triple menton en prime. Et un portefeuille gras du bide lui aussi. Difficile de dire qu’il est un apollon, alors elle a trouvé autre chose, la garce, pour le faire mousser. Comme il est cinéphile, elle lui murmure qu’il est le portrait craché d'Hitchcock et qu’elle est fan, qu’elle s’imagine dans la peau de la blonde vedette en train de se faire culbuter par le gros Alfred derrière le décor.

– Ah bon, tu crois qu’il se l’envoyait ?
– Ben y’a des chances ; tu sais bien qu’il leur proposait la botte à toutes. « La main au collet », tu parles, la main au c…, oui.

Et elle en rajoute encore une couche : il est son Pygmalion qu’elle dit, tout en pensant « pig tout court plutôt ». Son maître du suspense, ce qui n’est pas faux vu le côté peine-à-jouir du type.

Maintenant qu’ils sont mariés et que tout est au point pour un veuvage argenté et en beauté, Gras-double-Menton-triple commence à lui peser, à la garce. Lors d’un séjour à la montagne elle l’envoie faire une course dans la vallée par la petite route en lacets. Elle a trafiqué les freins. Il va louper le premier virage et plonger dans le précipice. Il en aura pour son argent, le fan d’Hitch ; double programme pour le même ticket : Vertigo et La mort aux trousses. Bonus en plus : trente six chandelles en guise de Trente neuf marches.

par Tobermory


samedi 19 juillet 2014

Gueule de bois

Garce Kelly se réveille ce matin avec une douleur atroce à la tête, comme une blatte qui lui rongerait le cerveau. Elle sait bien que c'est la faute de cette petite pétasse de Suzie, hier soir. Elle cherche dans la bouillie flasque de ses pensées, brouillées par les relents des mélanges alcoolisés de la veille, ce que la peroxydée a bien pu lui dire qui lui laisse ce goût de savon noir dans la bouche.
Elle ne parvient pas à s'en souvenir. Peu importe. Garce se vautre sur son lit et imagine qu'elle appelle la blondasse pour lui annoncer que son affreux chow-chow s'est fait écraser par un camion de gravier.
Non, sa mère, plutôt. On n'a rien pu faire. Les pompiers l'ont décollée du sol à la raclette comme une crêpe qui a attaché à la poêle, l'ont roulée serrée avec des Sandows pour la jeter dans une benne à ordures.
Au final, elle préfère nettement penser que c'est Suzie elle-même qui se retrouve enroulée vivante dans du film alimentaire et mise au congelo. Rien de tel pour faire gicler la migraine que d'imaginer la blondasse crever de froid, ses bourrelets saucissonnés comme un sushi, et ses orteils violets tomber un à un avec un bruit de verre pilé.

vendredi 18 juillet 2014

Faire d'une paire (de lacets), deux (mauvais) coups...

Garce Kelly est bien contente d’avoir appris au Petit comment faire les lacets.
C’est important, de savoir faire ses lacets.
Ou de savoir faire les lacets des autres.

« Toujours attacher le lacet d’un pied avec celui de l’autre pied. Beaucoup de gens ont mal appris, ils pensent que ce sont les deux lacets d’un même soulier qu’il faut nouer entre eux. Mais toi, tu sauras bien, parce que Tata Garce t’a montré et que tu l’as bien écoutée. »

Cette confiance aveugle est un délice.

« Comment ? Mais oui mon chaton, tu as raison, Mémé Louise a mal noué les siens. Oui mon ange, va donc rectifier cette erreur sous la table pendant que nous mangeons le gâteau d’anniversaire de ses 95 ans. Quel gentil bonhomme plein de belles intentions tu es ! Mémé va être ravie que tu lui fasses la surprise de si bien t’occuper d’elle, et tout le reste de la famille te félicitera aussi quand tu annonceras fièrement ce que tu as fait ! »
par MissTortue

jeudi 17 juillet 2014

La pipe

Garce Kelly est une vraie méchante. Le genre de fille qui dit tout ce qu’elle pense, comme elle le pense. Le genre de fille qui nie totalement les sentiments d’autrui. Le genre de fille qui écrase les autres pour réussir professionnellement. Le genre de fille qui a peu d’amies et qui, dès qu’elle en a une qui pourrait le devenir, fait tout pour coucher avec le mec de cette dernière.

Garce Kelly est aussi très maligne. Elle ne s’est jamais fait prendre. Jusqu’à aujourd’hui. Son amie, Perle Dekültur, est rentrée plus tôt du travail et a découvert Garce à genoux devant son petit ami dont pantalon et caleçon étaient tombés sur les chevilles. Inutile de vous faire un dessin, la scène est suffisamment explicite. De toute façon, Garce Kelly n’est pas le genre de fille à demander pardon ou à s’excuser. Elle se redresse donc très naturellement en réajustant sa robe et en essuyant ses lèvres rouges et avant même que Perle n’ait eu le temps d’émettre un seul petit cri, elle lui lance nonchalamment :

- Est-ce que tu sais quelle est la différence entre la maîtresse et l’épouse ?

Garce n’est évidemment pas le genre de fille à attendre une quelconque réponse, et assène en scrutant fixement son adversaire :

- 25 kilos, Perle. 25 kilos !

Sur cette petite réflexion, Garce Kelly pirouette sur elle-même en prenant ses seins en coupe. Elle souffle un baiser vers Perle puis s’en va en dodelinant les fesses.
Il n’y a pas à dire Garce Kelly n’est pas le genre de fille à se satisfaire d’une pipe non terminée. Non, elle est le genre de fille à prendre son pied quelle que soit la manière d’y arriver.

mercredi 16 juillet 2014

Garce Kelly éducatrice (suite)

Garce Kelly est au restaurant avec sa fille. Après le repas, elle est heureuse de faire un brin de causette avec la propriétaire du lieu, pendant que sa fille règle la note. Elle adore jouer son numéro de veuve éplorée.
- Ah ? Vous êtes mère et fille ? s’étonne la dame.
- Oui, je sais qu’on ne se ressemble pas. Ma fille ressemble à son père.
- Ah oui, sourit la dame.
- Elle a le même caractère de cochon.
 Par Adrienne

mardi 15 juillet 2014

TIG

Jérôme Biniou, fils cadet d'Émile Biniou, bien que brave gamin était un peu espiègle, il faut le dire. Mais qu'est-ce qu'il lui a pris de chiper les osties ainsi que le vin de messe du bon curé de Combrit une veille de Pâques... Ah il s'en souviendra de la punition, gratter à l'Opinel et enlever les mauvaises herbes du perron ainsi que le grand portail de l'église saint Tugdal !
"Cette maudite église je l'aurais envoyée jusque sur la lune" déclarait le gamin revenant les mains en sang à la maison...
Quelques années après, ce fut chose faite. Il faut dire que Jérôme réussit pleinement ses examens.


Méchanceté commise par Bleck en réponse à un article de "De plus près"

lundi 14 juillet 2014

Erreur de casting


Parfois, Garce Kelly se dit qu’elle aurait dû faire potiche. Ou pétasse. Mais, elle s’est contentée de faire ce qu’on attendait d’elle. « T’es vraiment une épouse géniale ! » répète son Rainiais de mari à longueur de temps, surtout le mercredi soir, alors qu’elle a passé la journée le cul dans la voiture. Car « mercredi, jour des enfants », ça signifie pour elle servir de chauffeur entre cours de harpe et atelier théâtre, en passant par la piscine, le pressing, le supermarché et l’anniversaire de Cybèle, la meilleure copine des jumeaux Merveille et Joyau !
Bref, Garce Kelly est une épouse géniale. Une copine géniale. Une collègue géniale. Une prof géniale. Une mère trop géniale. Une benjamine absolument géniale pour ses parents. Une cliente géniale d’après son boucher… Mais Garce Kelly, elle s’en contrefout d’être géniale ! Elle s’en tamponne le coquillard, elle s’en bat l’œil et les couilles, qu’elle n’a pas mais qui lui serviraient bien parfois, juste pour montrer « qu’elle en a ».
Parce que Garce Kelly, ce qu’elle voudrait, c’est être une pétasse, une vraie, maquillée comme un ara, les nichons à l’air et gouailleuse. Vulgaire et conne, pour certains. Epicurienne et nature, pour d’autres. Potiche de base, ça la tenterait aussi. Elle s’imagine dans le rôle de la copine qu’on traîne partout comme un yorkshire, celle qui ne sort jamais sans son mec/époux/maquereau, même pour faire du shopping, et qui ressemble à un mannequin de vitrine dans les soirées. Comme ça doit être reposant de ne pas penser…

Et surtout, le rêve de Garce Kelly, ce serait de vivre une vie d’« artiste underground ». Elle aimerait tant en baver, se battre pour être reconnue, avoir la niaque et parfois la dalle… Peindre du matin au soir, ne penser qu’à ça jusque dans les chiottes, jusque dans son sommeil. Vivre dans un atelier gris, plein de toiles et de courants d’air, au milieu d’entrepôts désaffectés. Dessiner des fresques à la craie sur les trottoirs pour gagner trois sous. Être désespérée. Se coiffer avec des pinceaux. Boire de la bière au petit-déjeuner. Organiser des expositions sauvages dans des galeries interlopes où personne ne passe. Ramer. En vouloir à tous ces cons bien établis dans leur routine de merde. Avoir un look de punkette et roter à la tronche d’un mécène friqué. Ressembler à pas grand chose, comme Nina Hagen, mais être quelqu’un. Partir sur un coup de tête à Londres. Se faire tatouer le nom de Vincent Van Gogh sur les reins, juste au-dessus de la raie du cul.

Elle aurait adoré être une peintre ratée. Devenir une auteur frustrée aussi, histoire de farcir ses textes de mots injurieux. Mais Garce Kelly sait depuis longtemps qu’elle a laissé passé son tour. L’étiquette qu’on lui a refilée colle tellement à la peau, qu’elle a fini par s’y incruster. Alors, la Garce continue à faire dessiner des abrutis de gnards dans sa salle de cours aseptisée et à repasser draps et serviettes de bains le dimanche à six heures quand tout le monde dort, en se répétant qu’elle n’a plus l’âge des expériences.… Pourtant, dernièrement, une autre voie s’est présentée, inattendue. Et c’est avec plaisir qu’elle s’y est engouffrée.
Ce soir, Rainiais est en séminaire à Agen : dommage, il va louper Hans, son meilleur ami parti vivre en Asie et de passage-éclair en France ! Garce Kelly a confié les enfants à la nounou, prétexté une soirée entre collègues et mis un string à paillettes sous son jean. Pas de soutif. Rouge à lèvre couleur sang, eye-liner et sent-bon : inutile d’en faire trop, ça finira au lit de toute façon. Après une partie de jambe en l’air la semaine passée avec un vague cousin de Rainiais, la géniale Garce va se taper le meilleur ami de son teckel de mari.
Chienne, ça la tentait bien aussi. Le premier pas est fait. À force d’entendre son époux aimant lui répéter « T’es vraiment une chienne ! » tous les mercredis soirs, elle s’est dit que c’était peut-être le cas, finalement… Et quitte à avoir une vie en forme de cliché, autant que ce soit amusant !

samedi 12 juillet 2014

Entretien d'embauche

- Vous savez bien qu’il nous faut quelqu’un de très méchant à la DRH ! éructa le boss dans son interphone séquentiel à ondes pures. Débrouillez-vous pour me dégotter ça !
Lambert avait justement une candidate en face de lui. Une certaine Garce Kelly. Réussirait-elle le test de méchanceté maximum ?
Ils descendirent dans l’avenue qui longeait la boîte.
- Alors, ce test ? demanda Garce, agacée.
- Simple : vous devez faire cinq méchancetés en une minute chrono. Je vous regarde.
Garce partit au pas de course. Elle avisa un petit garçon qui tenait son doudou dans ses bras. Il lui fut facile d’arracher la peluche des mains du gamin et de la jeter dans une bouche d’égout. 
– Trop facile, pensa-t-elle en ricanant.
À la manière d’Amélie Poulain, elle attrapa le bras d’un aveugle mais contrairement à la godiche brune du film, elle le planta au milieu du boulevard, en pâture aux voitures, risquant sa vie à chaque pas.
Passant près du cinéma, elle lança à la cantonade aux cent personnes qui faisaient la queue : « C'est le jardinier l'assassin ! » provoquant un tonnerre de désapprobation.
Vite, plus que vingt secondes... Elle écrasa la queue d'un chat qui était venu se mettre sous son pied, comme par hasard... Elle eut un instant de panique... si près du but, elle n'allait pas perdre par manque d'inspiration. Mais voyant soudain une petite fille très laide s'avancer sur le trottoir, elle lui dit d'une voix doucereuse :
- Tu sais ce que t'arrivera quand tu seras grande ?
- Non ?
- Eh bien...Rien !

Lambert applaudit. « Vous êtes embauchée » dit-il.

vendredi 11 juillet 2014

jeudi 10 juillet 2014

Bon voisinage

Edmée Deleuil se réveille, en sueur, avec un horrible goût de sang dans la bouche. Tout autour d'elle, c'est le chaos. Elle croit avoir fait un cauchemar, mais c'est pire. C'est vrai. Le chaos, à côté, c'est un parc d'attractions pour aficionados de la mitraillette. Là, son paysage autour d'elle, c'est béton éclaté, bouts de cervelles et de viande non identifiée, odeur pestilentielle de boue, d'excréments et d'usine de retraitement d'ordures ménagère qu'on aurait laissé à l'abandon. Le paysage n'a plus rien à voir avec le petit appartement étriqué, mais coquet qu'elle s'en était fait. Son deux pièces cuisine n'était plus que ruine, mais le pire, oui, le pire, c'est qu'il n'y avait plus de vue. Adieu le jardin luxuriant et la vue sur la piscine de la résidence. Tout ceci n'était plus que souvenir… Adieu les jolies pelouses bien vertes entretenues avec amour par le gardien jardinier… elle en aurait presque regretté le bruit de la tondeuse et du taille haie, et la vue sur la terrasse de la voisine d'en face… d'ailleurs, la voisine, elle doit être morte, et de toute façon, bien fait pour elle, Edmée ne pouvait pas voir cette petite emmerdeuse qui prenait des aises avec sa terrasse et son jardin… mais Edmée ne voyait plus la terrasse d'en face. Une monstrueuse explosion avait eu lieu dans la nuit, un missile perdu, mal tiré, venu d'on ne sait où, mais la bombe avait fait ce pourquoi elle avait été envoyée. Certes, elle avait épargné Edmée, mais la vieille carne ne pourrait plus sortir de chez elle, bloquée qu'elle était par les gravats qui s'élevaient tels une sorte de fort inviolable, lui laissant juste à peine un mètre carré pour se tourner.
Heureusement pour l'entourage, c'était un tout nouveau modèle de bombe qui n'atteignait que sa cible, sans faire aucun autre dégât autour.
Et quand je dis heureusement, c'est tant mieux, car la bombinette, c'est moi qui lui ai envoyé.
Elle n'avait qu'à pas regarder chez moi à longueur de journée. Y a une justice, tout de même !

mardi 8 juillet 2014

L’amour n’a pas d’odeur

Il se lave les dents, recrache l’eau mentholée avec vigueur, éclaboussant le miroir.
Quelques bavures de salives et de pâte dentifrice glissent sur la surface. Striant son reflet. Il ricane. Si sa mère voyait cela. Elle en mourrait, pour sûr. Enfin, non, elle s’étranglerait juste un peu.
Pour qu’elle meure, il faudrait davantage. Steeve observe mieux sa tronche, penche la joue, la fait pivoter, scrute le duvet inégal qui la grignote, roux. Il se la caresse avec malice. Écarte ses lèvres. Ses dents sont toujours un peu jaunes - la nicotine - mais se les laver lui donne l’haleine agréée, celle qui fait taire les récriminations suspicieuses de sa mère.
Non…, pour qu’elle crève, il faudrait un acte plus scandaleux. Quelque chose provoquant une telle intensité de répulsion ou pire, de réprobation, que son aorte se déchire sec, ou qu’une artère se disloque dans son cerveau.
Il n’y a jamais vraiment pensé avec autant d’attention qu’aujourd’hui. Son pyjama taille 16 ans, ligné à la mode des Dalton, baille sur une poitrine glabre. Ses pieds trop sagement logés dans des charentaises à pompon (sinon, dit sa mère, il risque d'attaquer la pierre bleue avec sa transpiration).
Alors, il ouvre le tiroir de la lingère. Sort quelques essuies odorants, les étale dans toute la salle de bain. Il s’y soulage et frotte les murs, les meubles avec. Ce n’est pas assez. Bien sûr, il sera banni, mais cela restera une affaire de famille. Dans dix minutes, le réveil qu’elle a déposé devant la porte sonnera. Il aura le droit de sortir, en montrant patte blanche et ongles raz. Il lui reste une dernière carte à jouer.
*
La fenêtre du premier étage est grand ouverte. Les tentures battent la façade dans un rythme alangui. Tout respire l’été mais l’odeur est immonde. En plein quartier bourgeois, écrit en matières fécales sur la façade, Steeve a parachevé son œuvre :
« Tu me fais chier ! ».
Le cortège passe le nez en l’air, ahuri. Le bon fils suit le corbillard, les lèvres humides, les yeux secs et les dents grasses.

Vacances à Deauville

La mère de Garce Kelly est une aristo chochotte et nombriliste. Elle n'aurait jamais dû s'encombrer d'un tel bâtard, mais c'est parce que sa belle-mère a peur de ce genre de bestioles à dents pointues et menaçantes qu'elle l'a choisi, lui, pour l'intimider et la faire bisquer. Madame la Duchesse n'aime ni les chiens, ni sa belle-mère ; ça tombe bien, son trajet pour aller en vacances à Deauville passe par le merveilleux bois de Compiègne. Elle se débarrassera des deux en les attachant à deux arbres rapprochés, comme ça, ils se sentiront moins seuls, et si le chien aboie, ça leur donnera une chance de s'en sortir. Un peu d'humanité en ce bas monde, ça ne fait de mal à personne, pas vrai ?
Par Cloclo

le QG de GK

Nommée chef du personnel de l'entreprise Tart-en-Pion & co, Garce Kelly est bien décidée à ne pas se laisser avoir par les minauderies des minettes et les yeux doux des messieurs : aux premières, elle impose une tenue de travail couvrant chastement ces dames et demoiselles du cou aux talons. Aux seconds, elle déclare nettement que les pauses café et water-cooler seront désormais employées aux discussions financières, télé éteinte. Même et surtout au moment du Mundial.
Par Lise

lundi 7 juillet 2014

Garce Kelly éducatrice

Garce Kelly sait que la vie est dure et tient à ce que son enfant y soit préparé. Le plus tôt il saura qu'il n'est pas quelqu'un d'extraordinaire, le mieux ce sera. 
Ainsi plus tard il n'aura pas de surprise. Sa méthode est infaillible : le gosse, il faut le critiquer. Le culpabiliser. Ne jamais le féliciter. Le comparer aux autres. 
Elle envisage même de faire un deuxième enfant. Pour en faire son chouchou. Ce ne peut être que formateur pour l'aîné. Qui sera son chef-d’œuvre, assurément. 
Méchamment écrit par Adrienne

dimanche 6 juillet 2014

La balle bleue

Garce Kelly passe dans la rue Pierre Martin. Elle voit une balle bleue jaillir des grilles du numéro 26. La balle vient se caler contre le trottoir opposé au numéro 26. Quatre petites mains viennent s'accrocher aux barreaux du portail. Deux petits museaux pointent entre ces barreaux. Quatre petits yeux implorants regardent Garce Kelly.
Garce Kelly se baisse et ramasse la balle. Elle regarde les petits yeux implorants. Puis elle se retourne et balance la balle bleue par dessus le mur des ateliers SNCF.
Faut leur apprendre à ces chiards qu'on n'a pas toujours ce qu'on veut dans la vie !

Gentil mari

Gentil mari de Garce Kelly a sa braguette ouverte depuis ce matin. Garce Kelly attend qu’il soit en grande conversation avec sa jolie voisine pour le lui faire remarquer.

Raaaâh gast, ça fait du bien !



(illustration : Charles Quint par Le Titien - 1533)

un p'tit blog collaboratif pour cet été, ça te dirait ?

Des méchants, on en a tous rencontré :

monsieur Poissonnard de "Au bon beurre",

Cruella d'enfer,

tatie Danielle,

Tullius Detritus,

Donc voilà, l'idée c'est d'écrire une historiette (petite hein l'historiette ! entre 50 et 200 mots). Une histoire méchante sur quelqu'un de méchant (Garce Kelly si possible) qui fait une méchanceté. Une sorte d'exorcisme, de catharsis (mais si tu sais ce que c'est).
Tiens, si tu veux de l'inspiration, des méchants y en a plein . Et viens voir les deux premiers textes que j'ai postés pour avoir une idée de l'ambiance !

Quand tu auras méchamment pondu un méchant libelle, envoie-le moi en cliquant sur le lien en haut de la colonne de droite. Et si tu as une image pour l'illustrer, envoie-la aussi, ainsi que l'adresse de ton blog à mettre en lien si tu le souhaites.

Comment m'est venue cette idée ? Plusieurs hypothèses, je te laisse choisir :
- monsieur de K, qui est un vrai méchant, m'a soufflé l'idée,
- je suis une vraie méchante et j'aime imaginer des méchancetés,
- j'ai fait une faute de frappe en écrivant le nom de Grâce Kelly et je me suis dit "Mmmm ! Garce Kelly, joli nom pour un joli personnage !".

Garce Kelly,
un blog avec aucun petit chaton kromeugnon dedans.